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 Françoise Hardy dans "Le Temps"

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MessageSujet: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:07

Depuis une semaine, l'excellent quotidien suisse romand "Le Temps" offre en libre accès ses environ 200'000 articles (depuis sa création en 1998). Ils sont accessibles via le site www.letemps.ch (il faut juste s'inscrire).
Je vous propose ci-dessous les quelques articles disponibles:

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:08

LIVRE
mercredi15 octobre 2008
La vie amoureuse de Françoise H.
Yann Plougastel
La chanteuse et compagne de Jacques Dutronc se dévoile comme jamais. Coups de cœur, douleurs et enfance.

Tout au fond du parc de Bagatelle, un peu à l'écart, un arbre à la silhouette élancée, d'une quarantaine de mètres de haut, déploie ses longues branches au feuillage coriace, très piquant, rendant son ascension impossible. Son écorce est ridée comme la peau d'un très vieil éléphant. Il vient du Chili. Au printemps, à l'heure du déjeuner, il n'est pas rare d'apercevoir Françoise Hardy, qui n'habite pas très loin, contempler longuement ce conifère baptisé «Le désespoir des singes». «Je ne sais pas s'il m'attire parce que je suis un peu de sa famille ou parce qu'il m'évoque les hommes qui m'ont désespérée», note-t-elle dans l'autobiographie qu'elle publie, à 64 ans, Le Désespoir des singes... et autres bagatelles (Robert Laffont, 416 p.).

Françoise Hardy y révèle une personnalité surprenante, à la fois star et femme d'intérieur, grande amoureuse et mère soucieuse, d'un humour ravageur, d'une intransigeance folle et d'une volonté de fer, prête à débattre pendant des heures avec son interlocuteur d'un sujet qui lui tient à cœur, de la guerre en Irak à l'euthanasie.

D'elle, on ne savait, en fait, que deux ou trois choses où remontent à la surface une image androgyne d'égérie des «sixties» en minijupe métallisée de Paco Rabanne, une brassée de chansons pleines de bleus à l'âme et ce couple rare, à la vie si peu commune, qu'elle forme depuis maintenant quarante ans avec Jacques Dutronc. Tant de belles choses, pour reprendre le titre d'un de ses récents albums, qui ne peuvent gommer une enfance compliquée auprès d'une mère possessive et d'un père absent, d'incroyables complexes physiques, une grande difficulté à rencontrer les autres et une absence de confiance en soi.

Infidélités

Du côté des hommes, ce ne fut guère plus aisé. Avec une tendance très nette à choisir des compagnons fragiles qui optent pour la fuite ou la blessent lorsqu'elle s'approche trop près d'eux. «C'est bien moi d'aimer/c'garçon qui m'aime pas», lui fait chanter Alain Souchon... Pourtant c'est dans ces multiples déchirures, fêlures et souffrances qu'elle va puiser l'essentiel de l'inspiration des chansons qui la mèneront au succès que l'on sait. «Le sentiment amoureux est un moteur extraordinaire, même s'il faut le payer de tourments perpétuels, sans lesquels je n'aurais d'ailleurs écrit aucun texte de chanson», reconnaît-elle. Il faut dire que l'ami Jacques ne semble guère l'avoir épargnée. Perpétuellement aux abonnés absents. En goguette avec sa bande de copains. Ou fort proche de compagnes de tournage comme Romy Schneider...

En se comportant tantôt en maman dévouée, tantôt en petite fille obéissante - l'une et l'autre, par définition, acquises et intouchables - elle ne joue guère des atouts de la séduction. Thomas, leur fils, aujourd'hui âgé de 35 ans, explique: «Je crois que mes parents vivent en fait une histoire d'amour très particulière. J'ai ainsi le souvenir d'instants très tendres en Corse. Mais je pense que leurs dîners en tête à tête ont dû être rares.»

En 1991, une nuit de pleine lune, Françoise annonce à Jacques, que, elle aussi, cède depuis trois ans à ce qu'elle nomme «le démon de midi», incarné en l'occurrence par un étranger inaccessible. L'effet est dévastateur sur un Dutronc, qui vient de renoncer à l'alcool... «Si la rupture entre nous a été patente, nous ne rompions pas les ponts pour autant, et ne l'avons d'ailleurs jamais fait», précise Françoise. Et de citer Aragon: «Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare, ce qu'il faut de souffrance pour la moindre chanson: il n'y a pas d'amour heureux.» Ensuite, Jacques a continué à éluder les questions. Et Françoise, à oublier les réponses.

Aujourd'hui, l'un vit en Corse. De plus en plus solitaire et silencieux. L'autre, à Paris. Passionnée de musique classique et des romans de Michel Houellebecq. Un gentleman's agreement entre deux grands amis qui sont passés du «tu» au «vous». «J'ai un âge [64 ans, ndlr] où les passions ne sont plus de saison. Je peux bien sûr trouver beaucoup de séduction à tel ou tel, mais me considérant désormais hors jeu, ça s'arrête là», avoue-t-elle.

Ne craint-elle pas d'écorner son image romantique par un tel aveu? «Je me présente telle que je suis, une femme sentimentale et émotive. Ma seule peur, c'est que certains journalistes dénaturent de façon triviale un livre où je me suis évertuée à restituer la vérité avec autant d'exactitude et de sensibilité que possible.» Les récits des disparitions de ses parents et de sa sœur relèvent de la même démarche. Raconter une vie, sans rien cacher, puisque l'important n'est pas ce que l'on raconte, mais comment on le raconte et pourquoi.

Euthanasie


Elle aborde ainsi l'euthanasie de sa mère, un sujet qui lui tient à cœur. Et, en révélant la schizophrénie de sa sœur, elle tenait à mettre le doigt sur le fait qu'un enfant non désiré part dans la vie avec des handicaps parfois insurmontables. Elle voulait aussi poser le problème insoluble que la maladie mentale pose non seulement à celui qui en est atteint, mais aussi à ses proches qui ne sont pas armés pour l'affronter et risquent d'y perdre à leur tour la raison. Quant à son père, homosexuel et radin, il a été retrouvé mort, seul, au milieu de son argent: «La façon dont on meurt est souvent un raccourci saisissant de la façon dont on a vécu.»

Pour sa meilleure amie, Armande Altaï, la volcanique professeure de chant de la Star Academy, Françoise est double. Pile, c'est une de ces «ophéliennes», ces grandes tiges un peu tristes qui ne chantent pas, mais pensent... Face, comme Cocteau, pour elle l'humour est la drogue des désespérés. «Françoise est une des personnes avec qui je ris le plus. Elle adore les quiproquos, l'humour noir et les situations surréalistes. Nous avons parfois des conversations entre filles qui feraient rougir les dialoguistes de Sex and the City.» Armande se souvient ainsi d'un dîner où, avec Susi Wyss, l'autre grande amie d'Hardy, elles discoururent sur la façon de simuler des contractions vaginales lors de l'orgasme. Susi, affectueusement surnommée «la cochonne» par Françoise, est un personnage fellinien à souhait. Cette ancienne courtisane tarifée, toujours vêtue en panthère, peinte par Dali et photographiée par Helmut Newton, mit, au cours des années 1970, dans son lit Iggy Pop et la plupart des rock stars du moment. Truculente, le verbe haut et le décolleté généreux, elle tranche avec la réserve romantique de l'interprète de «Tous les garçons et les filles». Pourtant ce sont les meilleures amies du monde. Un aveu surprenant de la part de quelqu'un qui contrôle soigneusement son image publique et impose les photos de son ancien compagnon, Jean-Marie Périer.

Tragédie. Comédie. Drôle de vie. Il existe sans doute une Françoise hardie que l'on n'imagine guère.

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:09

Culture
vendredi 8 décembre 2006
Quand Hardy chérit le Genevois Jean Bart

Dans Parenthèses, l'album de Françoise Hardy, on est surtout très heureux de croiser un vieil ami. En la personne du Genevois Jean Bart, auteur-compositeur et chanteur qui a (définitivement?) laissé tomber la chanson pour l'écriture et la mise en scène au théâtre, ainsi que la réalisation de films. La compagne de Dutronc reprend aux côtés d'Alain Delon «Modern Style», un bijou tourmenté de Jean Bart daté 1995. Extrait de Fin et Suite, l'un des six beaux disques que Bart a publié entre 1993 et 2001, la chanson évoque subtilement les blessures de l'amour (http://www.chez.com/jbart). Un texte que Gainsbourg n'aurait sans doute pas renié. «J'avais régulièrement envie de le reprendre sans savoir comment [...] J'ai tout de suite pensé à la proposer à Delon, d'abord parce que c'est un écorché vif plus sombre que solaire», explique Françoise Hardy dans le livret de Parenthèses. Dommage de n'avoir pas enrôlé plutôt le timbre voilé de Jean Bart, éternelle Mademoiselle Hardy. Dingue de cinéma - de la Nouvelle Vague en particulier dont des dialogues truffaient certaines de ses chansons -, il aurait sans doute mieux fait l'affaire que ce Delon qui nous a déjà fait le coup sur «Parole, parole» avec Dalida.

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:11

CHANSON
vendredi 8 décembre 2006
Françoise Hardy et Michel Delpech, au nom des paires
Tous deux sortent un album de duos, à la demande de leur maison de disques. Elle avec Iglesias, Delon, Bashung. Lui avec Bénabar, Cabrel, Clarika, Jonasz...

Françoise Hardy et Michel Delpech ont plein de points communs: les années 60 (premiers pas sur le label Vogue en 1962 et 1963), des familles de chanteurs, un goût pour l'écriture et des contraintes pour rester à la page. A la demande de leur maison de disques, tous deux viennent de céder au fameux album de duos.

Au début, Françoise Hardy était réticente. Elle avait déjà donné dans l'exercice, avec Blur, Iggy Pop, Malcolm McLaren, Etienne Daho ou Benjamin Biolay. Mais Alain Bashung souhaitait enregistrer avec elle «Que reste-t-il de nos amours?», la chanson de Trenet qui la plonge «au bord des larmes, si je me laisse aller»... Sa maison de disques lui a alors proposé toutes sortes de choses impossibles: chanter avec David Bowie et pas avec Benjamin Biolay. Elle a fait le contraire. «Pour Bowie, il faut être Mick Jagger, au moins», s'amuse-t-elle, pour minimiser son statut d'icône outre-Manche. En définitive, la sexagénaire ne semble pas si mécontente de cette commande, deux ans après le succès de l'album Tant de belles choses.

Michel Delpech, lui, a accepté l'exercice pour accompagner la réédition de ses albums originaux en coffret cinq CD. Il pensait chanter avec des femmes. L'idée a évolué vers treize de ses succès («Quand j'étais chanteur», «Le Loir-et-Cher», «L'Amour en wagon-lit», «Le Chasseur», «Wight is Wight», etc.) avec la jeune génération (Bénabar, Clarika, Barbara Carlotti) ou pas (Julien Clerc, Francis Cabrel, Hubert Mounier, Michel Jonasz). «Je l'ai très bien vécu. Nous avons fait, je crois, quelque chose de joyeux, dans un style que je pensais démodé. C'est un album de variété pour faire plaisir à soi et aux autres.»

Michel Delpech a traversé tout ce que peut connaître un artiste, la fortune et la banqueroute, la drogue, l'alcool et les filles sans lendemain, la dépression et les retours ratés (Le Roi de rien, son album avec Obispo et Murat en 1997), le divorce, puis un coup de foudre et la foi alors qu'il pensait s'exiler aux Etats-Unis. Il l'a raconté dans L'Homme qui avait bâti sa maison sur le sable et, à nouveau, dans une biographie, Michel Delpech, mise à nu. «Il y a un moment, on a beau faire, on n'est pas écouté», résume-t-il, avec un détachement et une humilité qui le singularisent.

Si Françoise Hardy a écrit pour Diane Tell, Jacno, Julien Clerc, Jane Birkin, Henri Salvador ou Calogero, Michel Delpech, lui, n'a pas mis ses talents d'auteur à contribution. L'insouciance ponctuée de gravité qui se dégage de ses textes l'a cantonné à une école pompidolienne du show-biz, paillettes et pattes d'eph, presque jusqu'à l'album Comme vous, en 2004.

Françoise Hardy a de grands éclats de rire. On n'imagine pas qu'elle soit aussi mélancolique dans ses chansons. Mais sa carrière à elle n'a pas connu de creux, à part huit années séparant l'album Décalages (1988) de Danger (1996). Quand elle n'est pas à ses chansons, elle se plonge dans l'astrologie. «Dès que je m'y suis intéressée, on est venu vers moi. C'est le schéma de ma vie. Je me retrouve dans des situations où je ne suis pas prête. Par exemple, j'ai enregistré mon premier disque alors que je n'avais jamais mis les pieds dans un studio. Pourtant, c'est celui qui s'est le plus vendu.»

Sur la fausse joie yé-yé de «Tous les garçons et les filles» (1962), Françoise Hardy a développé une trame où sa voix nuance comme un violoncelle. Elle a enregistré des albums (La Question, 1971, If You Listen, 1972, jusqu'à Clair obscur, 2000) à côté desquels Parenthèses paraîtra pâlichon. On y trouve des reprises («Cet enfant que je t'avais fait», de Brigitte Fontaine et Higelin, avec Rodolphe Burger), des chansons à elle («Soleil») et des inédits («La Rue du babouin», écrit à l'origine pour Catherine Lara, avec Maurane). On y croise la pianiste Hélène Grimaud («La Valse des regrets», sur le souvenir d'un 78 tours de Georges Guétary), Jacques Dutronc sur une de ses chansons méconnues («Amour toujours, tendresse, caresse»), Ben Christophers («My Beautiful Demon»), Julio Iglesias («Partir quand même», la bonne idée du disque) et trois Alain (Bashung, Delon, Souchon).

Alain Souchon qui jette un pont sur l'album de Michel Delpech. Réalisé par Jean-Philippe Verdin, alias Readymade FC, Michel Delpech & ne souffre pas d'un pareil éclectisme. Curieusement, il affiche une modernité sans éclat à partir de chansons qu'on pensait rebattues.


CD: Françoise Hardy «Parenthèses» (Virgin/EMI); Michel Delpech «Michel Delpech &» (Disques Office). Livre: «Michel Delpech, mise à nu», Pascal Louvrier (Editions du Rocher)

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:13

Culture
samedi13 novembre 2004
Françoise Hardy: «Je vis dans le virtuel, c'est le rêve»

Ermite par choix après un départ en trombe dans les années yé-yé,l'artiste a rythmé quarante ans de pop francophone de ses chansons chagrines. A l'occasion de la sortie du bien nommé «Tant de belles choses», entretien avec une femme discrète, moitié fidèle d'un Jacques Dutronc dont la vie est romancée dans une biographie.

Ses chansons ont presque toujours parlé d'amour et, plus spécifiquement, de son absence. Depuis un peu plus de quarante ans et le succès éclair de «Tous les garçons et les filles» (2 millions de disques vendus à l'époque et plusieurs traductions), François Hardy cultive une veine mélancolique et délicate. Fidèle au sortir de l'ère yé-yé à une prose douce-amère, tapie dans une brumeuse tristesse sonore impressionniste. Un répertoire de contre-jours, de demi-teintes et d'étreintes contenues qui, au tournant du siècle neuf, a sans doute revêtu sa tenue de soirée la plus appropriée avec l'album Clair-Obscur.

Quatre ans et un traité d'astrologie plus tard, l'ex-égérie des sixties, qui a traversé avec constance artistique et discrétion médiatique plusieurs modes, livre Tant de belles choses. Un disque sourdement rock où elle reprend la plume, en signant ou cosignant la majorité des textes, excepté trois spleens nés dans les cœurs chagrins de Benjamin Biolay et de Perry Blake. Pour les musiques qui sertissent ces instantanés, l'une des plus belles pièces maîtresses de la pop française s'est appuyée notamment sur Thierry Stremler, Ben Christophers et Alain Lubrano. Alors que le fruit de son union avec Jacques Dutronc, Thomas, a assuré la réalisation de cinq morceaux et y a apporté quelques stries de guitare.

Tant de belles choses en douze titres, comme autant de «Message personnel» d'une Madame Hardy entre pudeur et pureté; mais aussi teintée de désillusion sur «La folie ordinaire» lorsqu'elle susurre: «N'est-il pas trop tard pour un nouveau départ, loin des murs qui nous séparent/ J'aimerais pouvoir refaire l'histoire, trouver la force d'y croire.» Personne ne songeait à en réclamer autant et pourtant la symbiose opère dans ces chansons d'automne intimistes. Les années se suivraient et se ressembleraient-elles?


Françoise Hardy: Pour vous peut-être. Sur le plan des chansons et de la production en tout cas, je ne crois pas. Il y a des thèmes que je n'ai jamais abordés auparavant. Comme la spiritualité: la conviction que l'amour est plus fort que la mort; le regret d'un amour gâché; la dérision des mots; la condition humaine et ses petits riens étonnants et tristes abordés par les deux chansons de Perry Blake. Il y aussi «La folie ordinaire» qui traite du sentiment pesant que le monde et l'horizon sont bouchés. Il y a des chansons légères comme «Grand Hôtel», une histoire de séduction plutôt humoristique. Cette fois, il n'est jamais question de l'absence de l'autre. De toute façon, j'aime le mélo en arts, que ce soit en musique, en littérature ou au cinéma. Pas dans la vie.

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:15

Culture
samedi 6 mai 2000
Hardy. Sortie de l'ombre
Statufiée dans la maturité, elle délaisse sa délicieuse réclusion pour éclairer la naissance de son dernier album, «Clair-Obscur»

Novembre 1962: une nymphe de cristal pleure sa solitude sur les ondes de l'ORTF. «Tous les garçons et les filles de mon âge savent bien ce que c'est d'être deux/Oui mais moi/Je vais seule/Par les rues/L'âme en peine/Oui mais moi/Je vais seule/Car personne ne m'aime». En quelques minutes, «Salut les copains», émission phare des ados de l'époque, invente la fillette-vedette. Plus cultivée que Sheila, plus sophistiquée que Sylvie Vartan, Françoise Hardy fixe alors la grammaire d'un genre mêlant pudeur et romantisme sur fond de twist ou de rock. Miraculeuse, la recette régnera sur les hit-parades jusqu'à Mai 1968 et l'avènement des protest songs.

Pour beaucoup, l'histoire de Françoise Hardy s'arrête là. Dommage, car depuis, l'égérie des sixties a survécu à toutes les modes. Mannequin, elle a servi Courrèges, Chanel, Saint Laurent et Paco Rabanne; auteur de qualité, elle a travaillé avec Gainsbourg, Berger, Jonasz, Daho; incarnation d'une french touch alliant maniérisme et langueur dépressive, elle a été célébrée par Jagger, Dylan, Sonic Youth, Blur, Jimmy Sommerville, Eurythmics côté musique, Godard, Vadim, Antonioni pour le cinéma.

Le double féminin de Dutronc méprise pourtant les paillettes. Qu'elle fasse l'objet d'un culte fervent dans les milieux branchés du monde entier ne change rien à son amour de l'ombre. Une discrétion proche de l'invisibilité, dont elle a payé les conséquences au prix fort. Ni les radios ni le grand public ne l'auront suivie dans les méandres de son spleen contemporain, boudant ses nouveaux albums. Au point que le naufrage du Danger (1996) semblait définitif. Hérésie: statufiée dans la maturité, cheveux courts d'une blondeur cendrée, la madone artisto-pop délaisse aujourd'hui sa délicieuse réclusion pour éclairer la naissance de son dernier album, le classique mais séducteur Clair-Obscur. Rencontre dans le luxueux bunker contemporain qui abrite l'inconsolable sylphide et son ludion de mari.

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:18

Culture
samedi 6 mai 2000
Françoise Hardy, l'amour de la fêlure. «Quand il y a trop de travail, il n'y a plus de plaisir»
Loin de ce que son image d'icône glacée pouvait laisser supposer, elle a l'accueil chaleureux et la parole facile.

Interdite d'escalier par son médecin, Françoise Hardy a quitté sa demeure aux murs et aux plafonds noirs pour une tour au modernisme massif du XVIe arrondissement. L'endroit – à deux pas de l'avenue Foch et des Champs-Elysées – n'a peut-être pas le charme du précédent, mais les vastes appartements qu'il abrite sont munis d'un ascenseur. Et comme retraite, on ne fait pas mieux: passé le sas d'entrée, Paris s'évanouit, ses rumeurs, son fourmillement et sa lumière matinale absorbés par l'épaisse moquette carmin qui guide les pas – forcément timides – du visiteur. Les plafonds sombres, la lumière feutrée et le gigantisme des couloirs – pourtant déserts – suffiraient presque à dissuader les intrus éventuels.

Silence cossu. Installé à une bonne dizaine de mètres, l'huissier de service n'a pas besoin de forcer la voix: «Madame Hardy vous attend. Deuxième porte à gauche. Ne vous étonnez pas si elle ne vous ouvre pas tout de suite: la maison est grande.» Sans doute, mais impossible à vérifier. Disponible mais pressée par un rendez-vous, l'ex-égérie yéyé attend dans la partie de l'appartement qui lui est réservée, au second étage. Le premier est le domaine de Dutronc, invisible et pourtant omniprésent. Le rez-de-chaussée a été décrété territoire commun.

Dans le paisible bureau où elle reçoit la presse depuis la sortie de Clair-Obscur, son dernier album (lire ci-contre), une chaîne hi-fi, des bibliothèques, deux sièges bas dans lesquels elle installe les invités et un fauteuil à son usage exclusif, plus haut, comme pour signifier que c'est bien elle qui tient les commandes.

Sur la platine CD, on reconnaît le dernier Daho (LT du 4 mai). «Je l'ai mis là exprès pour vous», plaisante-t-elle. Loin de ce que son image d'icône glacée pouvait laisser supposer, Françoise Hardy – mocassins plats, chandail noir et longue jupe plissée – a l'accueil chaleureux et la parole facile. En guise de prélude, la discussion vagabonde entre ce genou miné par l'arthrite qui l'a forcée à déménager, les amis qui disparaissent, ceux qui restent, le charme de Brian Allbarn, (le chanteur de Blur), «qui marche voûté, comme Jacques a toujours marché».

Dutronc

«Le duo que je chante avec Jacques sur Clair-Obscur («Puisque vous partez en voyage») joue sur le déchirement qu'on éprouve lorsqu'on est amoureux et qu'il faut partir. C'est une chanson qui nous touche énormément, même si elle est loin de notre relation actuelle. Au début nous étions réellement inséparables. Et encore aujourd'hui, je crois que, comme moi, Jacques ressent mal les départs. Il y a des gens qui sont plus sensibles à la tristesse d'une séparation. Je n'aime pas du tout lorsqu'il s'en va. A moins qu'il n'aille pas très loin, que je sache que c'est bien pour lui, qu'il ne va pas s'embêter, qu'il va même mieux s'amuser qu'à Paris.»


Le métier

«Beaucoup de gens trouvent que Clair-Obscur est un album nostalgique, mais je n'avais pas d'idée préconçue. Au moment de commencer un disque, à vrai dire, on ne sait jamais vraiment vers quoi on va aller. La seule chose dont j'étais certaine c'est que je ne voulais pas me replonger dans un processus aussi absorbant que celui qui a précédé Le Danger. A l'époque, il avait fallu tout concevoir de A à Z. Je me suis beaucoup investie pendant près d'un an et demi, en restant seule la plupart du temps, parce que c'est ma seule manière de travailler. Pour cet album, il me semblait impossible de supporter un tel effort, autant physiquement que psychologiquement. J'avais simplement envie de retrouver du plaisir: cette facilité qui consiste à se contenter de chanter, sans se préoccuper de la mise en place. Sur beaucoup d'albums, chanter a été un travail considérable. Et quand il y a trop de travail, il n'y a plus de plaisir.»


Les rumeurs

«J'ai appris à ne plus faire confiance aux journalistes. Il y a quelques années, on m'a injustement prêté des sympathies d'extrême droite. A l'époque, j'ai tenu des propos assez dépréciatifs envers Mitterrand et sa clique. Mais je l'ai fait en privé, devant de jeunes journalistes qui, probablement pour faire un coup, se sont empressés de répercuter des paroles qui n'étaient pas destinées à être publiées. Ce qui m'a valu d'être considérée comme un suppôt de Le Pen. Comme je vis en vase clos, dans ma tour d'ivoire, j'ai mis des années à réaliser que je traînais une si épouvantable casserole. C'est assez terrible à vivre, mais j'ai réglé mes comptes sur cet album, d'une manière que j'espère discrète, avec la chanson «Duck's blues».»

L'avenir

«Ce qui va se passer maintenant dépend de l'accueil qui sera réservé à Clair-Obscur. L'album précédent a été un échec commercial monstre. Si celui-là ne marche pas mieux, ce ne sera pas très stimulant pour la suite. Ni pour la maison de disques, ni pour moi. Mais d'un autre côté, faire des albums, c'est aussi donner l'opportunité de montrer leur talent à des gens qui m'intéressent et qui ne croulent pas forcément sous les propositions. Vu sous cet angle, la réalisation d'un album prend une dimension altruiste. Encore faut-il que le disque qui vient de sortir ne se casse pas totalement la figure.»


Le public

«J'ai remarqué chez mes confrères et consœurs une fâcheuse propension à condamner un album s'il n'était pas bien reçu par le public. Moi je n'ai pas du tout ce penchant-là. Je n'ai pas besoin de la caution du public pour savoir ce que valent mes albums. Je me souviens que, début 1970, une fois La Question achevé, j'étais persuadée que ce disque resterait un des meilleurs de mon existence. Le disque a été un échec à tous les niveaux, mais je considère encore aujourd'hui qu'il est très bon. Et curieusement, depuis quelque temps, de plus en plus de gens commencent à m'en parler, comme le chanteur Perry Blake dont c'est un des albums favoris.»


Albums de chevet

«Depuis trois mois, j'écoute en boucle le dernier album de Jean-Louis Murat. Je n'étais pas spécialement fan avant, mais je trouve Mustango parfait en tout. Ce qui est sidérant dans cet album, et qui n'arrive jamais en principe, c'est que chaque chanson est aussi forte que celle qui précède. Sur l'album d'Etienne Daho, il y a quatre chansons géniales, mais je le trouve globalement plus inégal. J'aime aussi beaucoup le dernier Autour de Lucie, et j'attends avec impatience le prochain Granddaddy dont j'ai entendu quelques extraits en avant-première. Je vais peut-être vous décevoir, mais je trouve que «Il y a trop de gens qui t'aiment» est une très belle chanson. A l'âge qu'a Hélène Ségara, j'aurais voulu chanter une chanson comme celle-là. Par contre, l'électronique ne m'intéresse pas du tout et je n'y connais rien. Et le rap ne me touche pas davantage, ça a même tendance à me gonfler.»

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:19

Culture
samedi 6 mai 2000
Biographie

Françoise Hardy naît à Paris le 17 janvier 1944. Elle vit une enfance difficile entre un père absent et une grand-mère tyrannique


n 14 novembre 1961

Suite à une audition chez Vogue («I Gotta know» d'Elvis Presley), elle signe son premier contrat. Comme elle est encore mineure, c'est sa mère qui doit le parapher à sa place


1962 A tout juste dix-huit ans, elle enregistre son premier 45 tours («Tous les garçons et les filles») avant de passer dans l'émission phare de l'époque, «Salut les copains». Le scopitone (ancêtre du clip vidéo) qui accompagne la chanson est signé Claude Lelouch


1963 Reçoit le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros, passe à l'Olympia et navigue au sommet des hit-parades européens


1966 Jacques Dutronc devient son compagnon. Ensemble, ils auront un fils, Thomas, né en 1973


1968 Réserve à l'Angleterre son dernier concert, au Savoy de Londres


1971 Sortie de l'album La Question, réalisé avec la Brésilienne Tuca. Il reste aujourd'hui encore son album favori avec Le Danger


1977 Première collaboration avec la paire Gabriel Yared-Michel Jonasz. Ensemble, ils concevront la trilogie composée de Funky Star (1977), Musique saoule (1978) et Gin Tonic (1980)


1981 Françoise Hardy et Jacques Dutronc officialisent leur union devant M. le maire


1988 Décalages est annoncé comme le dernier album de Françoise Hardy, qui souhaite fuir la promotion et prêter sa plume à d'autres


1996 Enregistre un duo avec le groupe pop anglais Blur. Sortie du Danger, album aux sonorités rock, qui sera un retentissant échec commercial. La critique, elle, adore


2000 Sortie de Clair-Obscur

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:20

Culture
samedi 6 mai 2000
Nostalgie mode d'emploi

Cinq reprises, quatre duos, deux adaptations et six compositions concrétisent un retour réussi.Françoise HardyClair-ObscurVirgin/EMI

Elle se dit coupée du monde et pourtant, d'Iggy Pop à Daho, de Jacques Dutronc à Eric Clapton, les invités abondent sur son nouvel album, Clair-Obscur. On croyait sa carrière de chanteuse annihilée par l'échec du Danger et voilà que la presse se précipite pour encenser ce nouveau CD. Son physique commence à la trahir (un genou atteint par l'arthrite), elle resplendit sous l'objectif de Jean-Marie Perier, l'ami de toujours qui a signé la superbe pochette de cette dernière livraison. Un album «entre gris clair et gris foncé», aussi imprévisible que son auteur, qui égrène en treize titres (quatre duos, cinq reprises, deux adaptations et six compositions) toutes les nuances d'une nostalgie sophistiquée.

Ouverture des feux avec «Puisque vous partez en voyage» – qui envahit déjà les ondes FM –, titre emprunté à Mireille qui fut son premier professeur de chant au Petit Conservatoire, et Jean Nohain, qui donne le ton à l'ensemble de l'album. En duo avec Dutronc, le premier depuis «Brouillard sur la rue Corvisart» (1978), son fils Thomas à la guitare, Françoise Hardy revitalise en famille une chanson délicieusement surannée. Douce, caressante, la voix trahit un plaisir de chanter retrouvé.

Impression confirmée par les accents suaves de «Tous mes souvenirs me tuent», très jazz, et plus encore par «Celui que tu veux», sur lequel on découvre un certain Ol, jeune Camerounais dont la voix légèrement brisée s'accorde idéalement à celle de l'évanescente Françoise Hardy. Mariage réussi également avec l'impeccable Iggy Pop («I'll be seeing you») et l'inévitable Daho, avec lequel elle reprend «So sad», standard des Everly Brothers vieux de plus d'un quart de siècle.

A l'aise dans ce répertoire sans âge (voir également «Un homme est mort», d'après Mecano et «Contre vents et marées» d'après un thème signé Eric Clapton), Françoise Hardy ne se dévoile pourtant jamais autant qu'aux côtés d'Alain Lubrano, le concepteur musical de l'album précédent. Ainsi de «Duck's Blues», règlement de compte au piquant subtil (lire ci-dessus), du sensuel «La pleine lune», mais surtout de «Clair-Obscur», chanson phare d'une troublante transparence: «Je n'aime rien tant que la fêlure/sombre et pâle/fragile et pur comme le cristal/transparent, idéal»…

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:30

Plus quelques articles mentionnant Françoise:

Culture samedi 5 février 2000
Rock. Perry Blake: Still Life (Naïve NV3261-1/Musikvertrieb)

A l'image de celle du crooner suédois Jay Jay Johanson, la découverte de Perry Blake avait suscité d'innombrables émerveillements critiques. Un engouement qui, dans les deux cas, aura été considérablement rafraîchi par la suite des événements, à savoir une seconde livraison décevante parce que truffée de redites. Malgré son côté sans surprise, Still Life mérite pourtant mieux qu'une écoute distraite. Reprenant les débats là où les avait laissés le somptueux Perry Blake, l'Irlandais crépusculaire poursuit ici l'exploration méticuleuse d'un univers dominé par les teintes sombres d'un romantisme mélancolique. Associant une voix de velours, qu'on dirait continuellement suspendue entre la plainte et la confession, à des constructions musicales d'une pureté aérienne, le style Perry Blake continue à enivrer avec cette force quelque peu perverse qui est le propre des parfums capiteux. La marque d'un vieux garçon introverti opposant un sens de la grâce et une maturité inouïs aux frivolités de la pop music. Du sur-mesure pour Françoise Hardy, l'icône des sixties assurant un duo inattendu sur «War in France».

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:31

Culture
samedi 19 août 2000
Françoise Hardy et Jacques Dutronc: "Ma différence à moi, c'est toi"

Le grand retour des duos musicaux a marqué le premier semestre de l'an 2000. L'occasion de plonger, le temps d'un été, dans l'histoire de quelques couples marquants.

En 1966, Jacques Dutronc délaisse sa promise du moment pour ravir Françoise Hardy au photographe vedette du magazine Salut les Copains, avec lequel la chanteuse débutante est alors fiancée. Pas rancunier pour un sou, Jean-Marie Périer deviendra l'un des plus fidèles amis du couple. Portraitiste attitré de Françoise Hardy, c'est également lui qui offrira son baptême du cinéma à Jacques Dutronc (Antoine et Sébastien, 1973). Trois décennies après ce remarquable hold-up sentimental, le couple chic et choc de la chanson française est toujours d'actualité. Mais si Jacques Dutronc et Françoise Hardy peuvent aujourd'hui se targuer d'une carrière personnelle plus qu'enviable, leur bilan artistique commun a la maigreur diaphane de «l'endive du twist».

Jusqu'à la sortie du récent Clair-Obscur (lire le Samedi Culturel du 6 mai), sur lequel figure la reprise de «Puisque vous partez en vacances», l'idole yé-yé et le play-boy au cigare n'avaient en effet enregistré qu'une seule fois ensemble. En 1978, à la demande insistante de Gabriel Yared et Michel Jonasz, qui préparent l'album J'écoute de la musique saoule pour la chanteuse, le couple grave dans le sillon «Brouillard dans la rue Corvisart». «C'est une belle chanson, commente aujourd'hui Françoise Hardy, mais elle ne nous correspond pas vraiment, ni à moi ni à Jacques. Alors que «Puisque vous partez en vacances» est en accord total avec ce que nous sommes et ce que nous aimons, tant sur le plan du texte que pour ce qui est de la musique.»

Composée au milieu des années trente par Jean Nohain et Mireille, la chanson – un dialogue léger entre deux amants sur un quai de gare – aurait vu le jour suite à une violente dispute entre la directrice du Petit Conservatoire de la chanson et son parolier, qui entretenaient des rapports assez conflictuels. A la veille d'un départ, Mireille en aurait ainsi trouvé le texte sur le pas de sa porte, accompagné d'une boîte de chocolat. Délicate attention et joli succès sur les ondes de l'ORTF. «C'est la chanson de Mireille que je préfère depuis toujours, précise Françoise Hardy. Non seulement le texte raconte une belle histoire, mais c'est une chanson qui a été écrite comme un vrai duo. J'ai retrouvé une version enregistrée de cette chanson un an avant d'enregistrer Clair-Obscur. En l'entendant à nouveau, j'ai eu les larmes aux yeux, parce que cela ressuscite une période que je trouve extrêmement touchante. L'idée de reprendre cette chanson avec Jacques m'est venue quasiment aussitôt. Et il a été d'accord tout de suite.» Idem pour le fiston, Thomas, qui insiste pour faire partie de l'entreprise. Il tiendra la guitare sur le morceau.

Uni dans la volonté de rendre hommage à une grande dame de la chanson française, qui a compté jusqu'à son décès en 1996 parmi les intimes de Françoise Hardy, le couple a pourtant connu quelques difficultés au moment d'enregistrer. Une réalisation difficile, due en grande partie à la différence de caractère des deux artistes. Avec d'un côté une Madame Hardy aussi organisée que méthodique, qui aime que tout soit abouti au moment d'entrer en studio et, de l'autre, un Monsieur Dutronc cultivant autant que faire se peut l'art du dilettantisme qui a fait sa réputation. Confirmation du principal intéressé: «Ce duo c'était bien. Sauf que Françoise est beaucoup plus tatillonne que moi. Elle revient sans arrêt sur le truc: «Ah, ça ne va pas, il faudrait refaire cette phrase, ce mot…» Moi je m'en fous. Je préfère un ensemble un peu délabré, décalé, qu'un puzzle bien fait qui ne dégage rien.»

Malgré sa fraîcheur – digne d'une romance adolescente – et un habillage musical délicieusement nostalgique, «Puisque vous partez en vacances» n'est peut-être pas le titre le plus marquant de l'excellent Clair-Obscur. Pour ce qui est des duos, on préférera notamment «Celui que tu veux», en compagnie du jeune et encore inconnu Ol, et l'impeccable «I'll be seeing you», avec Iggy Pop. Mais la chanson a l'avantage d'éclairer sous des atours innocents l'un des fondements du couple Dutronc-Hardy. Un culte de l'indépendance et de la différence qui compte sans doute parmi les secrets de sa longévité. «Le fait d'être marié n'est en rien une garantie de quoi que ce soit, confirme Dutronc. Aujourd'hui, à moins de vivre dans une campagne reculée, il paraît inconcevable d'être l'homme d'une seule femme, ou la femme d'un seul homme.» «Dès notre rencontre, reprend sa compagne depuis trente-trois ans, Jacques a mis des distances entre nous. J'en souffrais au début, mais au bout d'un certain temps, c'est la meilleure façon de vivre ensemble longtemps, à côté l'un de l'autre. D'ailleurs notre relation est une partie de cache-cache. La seule chose qu'on ait en commun, c'est l'enfant. Mais c'est énorme.»


Françoise Hardy: Clair-Obscur (EMI).

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 19:41

une critique du film d'Ozon ("gouttes d'eau") - Extrait..

La bande-son

Pour composer la musique d'«Amélie Poulain», Jean-Pierre Jeunet a fait appel à l'inventif Yann Tiersen, compositeur inclassable d'origine bretonne. Sa B.O. climatique, en parfaite résonance avec la fantaisie malicieuse et un peu rétro de son héroïne, lui a permis de se faire connaître du grand public. Moins contemporain mais tout aussi français, François Ozon joue la carte du juke-box avec «Huit Femmes», chacune des actrices devant interpréter un tube qui détermine son caractère et son destin. Ce principe du karaoké ironique est déjà ébauché dans «Gouttes d'eau sur pierres brûlantes», quand Bernard Giraudeau, Malik Zidi, Ludivine Sagnier et Anna Thomson amorcent une chorégraphie d'automates sur un tube allemand disco. Toujours dans le même film, Ozon a fait une véritable trouvaille: «Ich traüme», un 45-tours mélancolique de Françoise Hardy qui chante en allemand. C'est le seul véritable moment d'émotion de cette comédie tragi-caustique qui, aussi intelligente soit-elle, donne envie de se pendre.

****

et un joli commentaire pour son bouquin:

Françoise Hardy vient de publier Le Désespoir des singes... et autres bagatelles, un livre dans lequel elle revient sur sa carrière. Dans le documentaire Des Choses de la vie, elle fait la même chose, parle de tout et de rien. Mais on la voit, on l'entend, on l'admire, on se nourrit, on se repaît de son intelligence, de sa beauté, de son regard... (France5, vendredi 12, 20h35)

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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 20:53

Très intéressant. Merci Thierry.
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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyLun 2 Fév 2009 - 22:39

Merci Thierry pour tous ces articles concernant Françoise.
C'est intéressant.
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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptyMar 3 Fév 2009 - 13:25

thierry a écrit:


«Depuis trois mois, j'écoute en boucle le dernier album de Jean-Louis Murat. Je n'étais pas spécialement fan avant, mais je trouve Mustango parfait en tout. Ce qui est sidérant dans cet album, et qui n'arrive jamais en principe, c'est que chaque chanson est aussi forte que celle qui précède. Sur l'album d'Etienne Daho, il y a quatre chansons géniales, mais je le trouve globalement plus inégal. J'aime aussi beaucoup le dernier Autour de Lucie, et j'attends avec impatience le prochain Granddaddy dont j'ai entendu quelques extraits en avant-première. Je vais peut-être vous décevoir, mais je trouve que «Il y a trop de gens qui t'aiment» est une très belle chanson. A l'âge qu'a Hélène Ségara, j'aurais voulu chanter une chanson comme celle-là. Par contre, l'électronique ne m'intéresse pas du tout et je n'y connais rien. Et le rap ne me touche pas davantage, ça a même tendance à me gonfler.»

Alors, là, j'ai plusieurs points communs avec elle!!!

J'adore Daho, les albums de Autour de Lucie tant en groupe qu'en solo ( Valérie Leulliot ) , le groupe américain Granddaddy qui malheureusement a splitté mais son leader vient de sortir un opus en solo. Je possède leur album " Sumday " qui m'enchante toujours depuis 2004 et j'apprécie également Murat.

Quant à " Il y a trop de gens qui t'aiment ", à l'époque de sa sortie, j'ai eu un gros coup de coeur ! L'atmosphère du titre, son thème triste ainsi que l'interprétation me touchaient immanquablement et me rappelaient l'univers de Françoise.

Merci Thierry, tous ces articles sont vraiment bien intéressants!!!
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MessageSujet: Re: Françoise Hardy dans "Le Temps"   Françoise Hardy dans "Le Temps" EmptySam 7 Fév 2009 - 17:15

Mille fois merci pour tous ces articles, Thierry !
J'en connaîssais quelques uns trouvés sur le net, mais je n'avais pas osé les scanner, de peur de fatiguer le lecteur !
Tu as osé, Thierry, et c'est très bien ... ça donne du relief au forum !
Moi aussi, je peux avoir un coup de coeur pour une chanson d'Hélène SEGARA, mais plus pour une de Lara FABIAN ( eh oui !...) ou de Céline DION !

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