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Françoise Hardy : Elle est timide mais elle dit tout

16.02.2009

Le titre est sibyllin : "Le Désespoir des singes et autres bagatelles…" Quels singes, quels désespoirs ? Ses mémoires sont comme un polar, avec la réponse à la fin. Françoise est une énigme qui se résout lentement.
Simone Saint Martin

C’est l’histoire d’une idole des sixties qui a toujours été un paradoxe ambulant, d’une fille introvertie propulsée dans la lumière, d’une fille intelligente que le succès n’a jamais pourrie, d’une fille pudique qui aime faire partager des émotions. Elle est la part cachée des timides qui le sont restés, ou, comme elle le dit très joliment “de ces gens qui éprouvent des sentiments très intenses et sont dans l’impossibilité de les exprimer”. On se doute que la scène n’a jamais fait sa joie. “Il faut s’extérioriser, et cela m’a toujours tourmentée. Je ne suis pas à l’aise sur le plan physique.” Elle est là, telle qu’en elle-même, grande à force d’être mince, pâle de visage et de cheveux, dans son salon où le seul éclairage est un spot dirigé vers un grand bouddha doré. “Je ne suis pas bouddhiste, c’est Jacques qui l’a acheté, mais c’est vrai, je l’aime bien.” Elle en parle beaucoup, de l’homme ni parti ni présent, dont la présence flotte partout.
Timide donc solitaire, c’est dans son antre qu’elle recharge ses batteries. “La solitude me donne de grandes possibilités de relaxation, je me ressource par la lecture et la spiritualité. Je crois à une conscience suprême, aussi éloignée de notre degré de conscience que nous le sommes du brin d’herbe. Et entre les deux, il y a des anges gardiens, des maîtres qui nous protègent.”
Un paradoxe de plus, donc, que ce livre, elle qui a toujours détesté les questions sur son couple. “Je voulais parler de ce qui m’avait affecté. Je n’ai plus la même vision des réalités de couple. C’est quand il est trop tard qu’on se rend compte qu’on provoquait soi-même ce qui faisait souffrir.”

“Ma vérité à moi”
Ce livre, elle s’y refusait ab-so-lu-ment. Mais quarante ans d’interviews déformées et deux biographies non autorisées ont eu raison de ses résistances. “J’ai voulu exprimer ma vérité à moi, qui n’est pas intéressante dans l’absolu, mais par rapport à mon fils. Il n’a pas du tout envie de le lire, mais dans vingt ans il sera content.” Une vérité pleine de bleus et de genoux couronnés. Pourtant, elle affirme ne pas souffrir plus que d’autres. “J’ai eu pas mal de chagrins d’amour, mais c’est du luxe par rapport à d’autres épreuves. J’ai été privilégiée, j’ai eu de grands bonheurs, ne serait-ce que mon mari. Tout le monde n’a pas dans sa vie quelqu’un d’original, intéressant, sensible, talentueux. Après, c’est difficile d’être attirée par quelqu’un d’autre.” Pourtant, elle dit bien que ses “premières et dernières belles semaines” avec lui, c’était… en mai 68 ! “C’est un homme qu’il fallait toujours partager, même en vacances, il y avait ses parents que j’aimais bien, mais j’aurais préféré quelques flambées romantiques !”
C’est donc avec sérénité qu’elle a accueilli la nouvelle compagne de Dutronc. “Si l’amour n’est pas assez alimenté, il meurt. Ou il se reporte sur quelqu’un d’autre. Cela m’est arrivé, à plus de 45 ans, et je me suis dit que ce “démon de midi” m’était envoyé pour me libérer d’une façon d’aimer totalement inadéquate. Après, on n’éprouve plus le même genre de sentiments pour la personne précédente, donc plus de jalousie. Si j’étais restée aussi attachée à lui, il aurait continué à avoir des aventures, je l’aurais su et j’aurais continué de souffrir au dernier degré. Je suis très contente qu’une autre fasse pour lui ce que je n’ai plus la force de faire. De toute façon, quand on a une relation depuis quarante et un ans, comme le dit Claude Sarraute, l’amour physique avec un vieux mari, c’est presque un inceste ! Parfois il y a beaucoup de tendresse, parfois on aimerait l’étrangler, on n’en peut plus !”

“Mon registre, c’est l’émotion”
Pourtant, il est drôle, Dutronc, non ? “Oui, mais surtout au-dehors ; quand il rentrait à la maison, il était sinistre. Tout le monde disait : “Qu’est-ce qu’on s’est marrés avec Jacques !”, et moi j’avais un mort vivant qui n’avait pas la force de m’adresser la parole, à qui j’apportais un plateau au lit, sur qui je ne pouvais pas compter pour quoi que ce soit, et surtout pas pour la gaudriole ! Le couple, c’est infaisable. Même si l’on peut comprendre beaucoup de choses, même si l’on est libérée de l’exclusivité et de la jalousie, elles reviennent.” Comme l’image de Romy Schneider ? “À la place de Jacques, je n’aurais pas résisté. Moi non plus je n’aurais pas résisté à Marlon Brando !”
Et elle, dans tout cela ? Pacifiée, souriante, elle fait le bilan. “Je n’ai plus de vie personnelle, mais j’ai mon fils, qui vit sa vie, et mes amis chers.” Après des années de travail non-stop, entre ses deux albums et son livre, elle prend un peu de temps sabbatique pour chercher de bonnes mélodies, qui lui plaisent vraiment. “C’est cela que je sais faire. Mon registre, c’est l’émotion. Quand j’écris un texte de chanson, ce que j’espère c’est faire monter les larmes aux yeux.” Réécoutez Message personnel, écrit un jour où Jacques Dutronc s’était une fois de plus évaporé – “Je m’étais habituée à le voir, et pof, plus personne !” – et vous m’en direz des nouvelles.

Le désespoir des singes et autres bagatelles... de Françoise Hardy
Ed. Robert Laffont, 416 p., 21€

http://www.femmes.com/culture/lecture/francoise-hardy-7625

Merci pour cette page émouvante, sans artifices, authentique et encore douloureuse !

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"...le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard..."

Page très intéressante, émouvante mais aussi affreusement sombre et désabusée! et ... on y apprend encore des choses sur Jacques et ses manquements, sur son admiration pour Brando, sur la genèse du texte de " Message personnel " , sur quelques unes de ses frustrations ...

matthew a écrit:

sur son admiration pour Brando,

Je suis certain que si elle avait rencontré Brando elle ne l'aurait pas vu,
perdue dans ses pensées "dutronesques".
De plus, pour craquer complètement sur lui il aurait fallu le croiser
dans les années 50…

Mais dans " Le dernier tango à Paris " , datant du milieu des seventies, beaucoup de ces dames le trouvaient encore très craquant et dans "Le parrain" nombreuses étaient celles qui auraient bien aimé côtoyer un " papy " comme lui!!!
Il est vrai et incontestable, que dans les années 50, son physique était à son maximum de beauté troublante et trouble....

que de bleu a l'âme encore chez Françoise.
Enfin de compte,c'est un choix bien douloureux.

Encore un bel article sur Françoise.

pPierre Lefevre a écrit:

matthew a écrit:

sur son admiration pour Brando,

Je suis certain que si elle avait rencontré Brando elle ne l'aurait pas vu,
perdue dans ses pensées "dutronesques".
De plus, pour craquer complètement sur lui il aurait fallu le croiser
dans les années 50…

A la page 170 de son autobiographie Françoise écrit "Aurais-je résisté si le Marlon Brando du Tramway nommé désir ou du Dernier tango avait jeté son dévolu sur moi? Bien sûr que non!"

Pour moi Françoise s'est persuadé de penser ça pour ne pas détruire l'image de JD à les yeux des gens mais on ne peut pas faire semblant de ne pas savoir qui trompait et qui était trompé.

Jamtland a écrit:

A la page 170 de son autobiographie Françoise écrit "Aurais-je résisté si le Marlon Brando du Tramway nommé désir ou du Dernier tango avait jeté son dévolu sur moi? Bien sûr que non!"

Pour moi Françoise s'est persuadé de penser ça pour ne pas détruire l'image de JD à les yeux des gens mais on ne peut pas faire semblant de ne pas savoir qui trompait et qui était trompé.

Exactement : elle a du en croiser des Brando durant toute sa vie…
Et puis je n'avais pas l'impression qu'il fut son style.

J'ai revu, il y a 3 jours, sur la chaîne cablée TCM, le magnifique film sombre de KAZAN, "UN TRAMWAY NOMME DESIR", avec le ténébreux Marlon BRANDO ! C'est vrai, il était somptueux de beauté et, comme beaucoup, FH aurait craqué s'il l'avait séduite !

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"...le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard..."

Oui mais Shneider n'avait pas l'aura et le charisme de Brando, je suis d'accord avec Jamtland, cela ressemble à une justification a posteriori du "tombage dans le panneau" de JD, dont elle espérait, comme elle l'écrit qu'il ne "passe pas à la casserole" insatiable de medemoiselle Romy..

Verbatim a écrit:

Oui mais Shneider n'avait pas l'aura et le charisme de Brando, je suis d'accord avec Jamtland, cela ressemble à une justification a posteriori du "tombage dans le panneau" de JD, dont elle espérait, comme elle l'écrit qu'il ne "passe pas à la casserole" insatiable de medemoiselle Romy..

Pas sûr ! Romy Schneider est à la féminité ce que Marlon Brando est la virilité. A mon avis ! SI j'étais bi, les deux me plairaient

Je ne suis pas sûr qu'on puisse rapprocher Marlon Brando et Romy Schneider.
Toute la personne de Brando exalait l'attraction. Sans qu'il fasse rien, tout le monde, hommes et femmes (il a assez dit être bi, lui - clin d'oeil appuyé à Anne) était attiré par lui.
Alors que R. Schneider me paraît plus être elle même à la recherche d'autrui, c'est elle qui va vers l'autre, qui va le chercher, qui va le provoquer.
Brando ne fait rien, il attire, du moins jusqu'au milieu des années soixante. A partir de 70 à mes yeux, il n'attire plus, il repousse....avoir envie de lui dans le Parrain, c'est de la déviance !

Pas sûr ! Romy Schneider est à la féminité ce que Marlon Brando est la virilité. A mon avis ! SI j'étais bi, les deux me plairaient [/quote].

Brando,m'a jamais intéressé..
Un gueule de jeune 1er a l'époque
.
Dans l'équipé sauvage,c'est peut-être le coté voyou qui plaisait a Françoise.
J'ai mis une photo,le nom ,je connaissais ,mais incapable de me souvenir du visage.Peut-être que d'autres ont les mêmes difficultés

Et ben moi, bi , omni , pluri ou je ne sais quoi, dans "What new Pussicat ?" quand on voit apparaître la charismatique Françoise et puis la mièvre Romy ya pas photo , je ne tire pas au sort.......Quant à Brando, rien que le dessin de sa bouche et le relief qu'on devine sous le tee-shirt.....

Franchement, sans être hypocrite, qui n'aurait pas craqué devant une telle beauté ?

Dans un TRAMWAY NOMME DESIR ...






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"...le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard..."

Moi non, Marlon Brando n'st pas mon type.
Je préfère ce que JD chantait..... comme je me suis arrangé... citer JD

J'aime les filles de chez Castel
J'aime les filles de chez Régine
J'aime les filles qu'on voit dans "Elle"
J'aime les filles des magazines
J'aime les filles de chez Renault
J'aime les filles de chez Citroën
J'aime les filles des hautes fourneaux
J'aime les filles qui travaillent à la chaîne

Si vous êtes comme ça, téléphonez-moi
Si vous êtes comme ci, téléphonez-me

J'aime les filles qui radotent
J'aime les filles à papa
J'aime les filles rigolotes
J'aime les filles sans papa
J'aime les filles de Mégève
J'aime les filles de St-Tropez
J'aime les filles qui font la grève
J'aime les filles qui vont camper

Si vous êtes comme ça, téléphonez-moi
Si vous êtes comme ci, téléphonez-me

J'aime les filles de la Rochelle
J'aime les filles de Camaret
J'aime les filles intellectuelles
J'aime les filles qui me font marrer
J'aime les filles qui font vieille France
J'aime les filles des cinémas
J'aime les filles de l'assistance
J'aime les filles dans l'embarras

Si vous êtes comme ça, téléphonez-moi
Si vous êtes comme ci, téléphonez-me

Romy SCHNEIDER et Greta GARBO n'appartenaient pas à la même génération, mais en voyant ce portrait de GARBO de 1931 (qu'est-ce-qu'elle était moderne...), y'a pas photo, j'aurais craqué devant une telle beauté aux traits purs ! Et ce qui la caractérisait le plus, ce mystère indéfinissable, un peu comme notre FH ...
C'est Mauriac qui, à propos de GARBO, avait dit :"une beauté comme ça on n'en voit une tous les siècles..."



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"...le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard..."

Brando,pas mon type non plus,je préfère jean-marie Périer;ou Garou

PG7517 a écrit:

Et Garou, tu le préfères au naturel ou dans le rôle de Quasimodo...?

.
au naturel,bien sur,et en entier