Admiration

Tu sais Michel, c'est aussi l'impression que l'on avait quand elle arrivait sur scène, que ce soit dans la petite robe noir de ses débuts ou avec l'ensemble blanc Courrège.
Avec son sourire timide elle n'en électrisait pas moins la salle dès qu'elle s'approchait du micro : grâce et élégance c'est ce qui venait immédiatement à l'esprit en la voyant.
A ses tout débuts, elle entrait sur scène après qques accords du "Temps de l'amour" et par la suite elle entrait sur scène en interprétant "Je n'attends plus personne", et, crois moi, à chaque fois, chacun avait l'impression que c'était à lui qu'elle s'adressait. Comme j'ai toujours eu la chance d'être placé très près de la scène, j'avais en plus l'impression que c'est moi, et moi seul, qu'elle regardait......mais peut être effectivement m'avait elle repéré (bonjour les phantasmes !).

Bien sûr je voulais dire "Vous savez les Michel" et non pas "Tu sais Michel..." car je voulais m'adresser aux deux bien évidemment.

Tu as cette chance rare de l'avoir vue sur scène, contrairement à moi ! C'est l'un de mes regrets les plus chers, de n'avoir pu aller l'applaudir.
Mais dis-moi, si tu étais placé très près de la scène, j'imagine que sa silhouette était encore plus élancée, plus longiligne, du fait que tu étais assis et elle debout, plantée devant son micro ?
Mon cousin (je l'ai déjà dit dans un post précédent,je ne sais pas où et quand...) qui l'a vue à Nice en 67, m'avait décrit cette étrange atmosphère qui se dégageait de la salle, au moment où elle apparaîssait, il n'a jamais oublié cet instant magique et, pareil que toi, il avait cette impression étrange, que Françoise ne chantait que pour lui !...

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"...car tout commencement
doit avoir une fin
ce qui vit est changeant
puis meurt et n'est plus rien..."

Quand elle faisait sa tournée après l'olympia 65, j'avais vu l'affiche à Montauban annonçant sa participation à un gala sous chapiteau à Lavaur avec Adamo. La presse locale avait fait un compte-rendu élogieux de Line Renaud qui elle savait tenir une salle ce qui laissait entendre que les autres ... A mon avis les conditions n'étaient pas idéales ! Donc Claude, tu es un témoin précieux.

moi, la première fois que j'ai écouté francoise hardy, c'était au lit, dans le noir, avec un "walk man"( chose déjà démodée, malgré mon jeune âge). c'était il y a 12 ans, j'avais 15 ans. j'avais acheté une cassette "compil", avec de bons choix de chansons. après, comme il se doit, tous les garcons et les filles, et le temps de l'amour dont l'orchestration, bien que sympathique, me paraissait un peu démodée...puis, "le premier bonheur du jour"...j'ai adoré. j'ai trouvé ca très beau, très pur, d'une fraîcheur... j'ai trouvé son timbre de voix tout de suite original, moderne et très touchant...l'amitié, plus loin, m'a donné le même effet... et puis, quand j'ai découvert petit à petit, je trouvais le nom de ces chansons extrêmement étranges. souvent, un mot...POINT, SOLEIL, DOIGTS, BRULURE, RËVE, POISSON, PARDON, PRISONS...je trouvais ça très intriguant et assez remarquable.
Et puis, et je ne saurai expliquer cela, quand on l'écoute, elle n'est jamais assimilable...qu'elle fasse du rock, susurre de la bossa nova ou un blues, elle n'appartient à aucun courant. alain lubrano avait dit d'elle qu'elle avait inventé le blues hardien...bien qu'elle soit pourtant issue du courant yéyé, dont la musique était empruntée au rock, à la pop anglaise, à la country..., chaque fois qu'elle s'immerge dans un nouvel univers, francoise hardy semble toujours inventer quelquechose, qui ne soit pas complètement du rock, du blues ou autre chose . il semble, et ce n'est absolument pas péjoratif, qu'elle reste " amateur". son univers s'impose et c'est la musique qui semble venir à elle. j'ai la même impression avec les everly brothers. très méconnus finalement et absolument géniaux, je trouve. bien plus écclectiques et créatifs que les kinks, plus exigeants que les beatles, leur carrière, sur certains points ,me fait penser à celle de francoise hardy. très diversifiée (rock, country, blues, ballades romantiques), et avec une couleur qui n'appartient qu'à eux. En même temps, ils ont une reconnaissance assez relative,par rapport à leurs talents, sans doute parce qu'ils n'ont appartenu à aucun courant, comme elle...

La première fois que je l'ai vue, c'est à l'Olympia dans le spectacle de R. Anthony (récompense pour le bac réussi en juin de l'année précédente : en fait, argent gardé pour une grand occasion or ce spectacle a été annoncé par Salut les Copains dès le mois de septembre suivant).
J'étais au 5 ou 6ème rang, presque (à deux fauteils près) du centre de la scène. Quasiment juste en face.
Elle bougeait peu, mais elle bougeait, allant à gauche ou à droite de la scène, sans chorégraphie, sans danseuses ou danseurs.
Je comprends dès lors que les journalistes aient plus apprécié Line Renaud avant tout meneuse de revue, et puis Françoise agaçait ces journalistes qui ne pouvaient pas la taxer d'être une ignare (elle avait son bac) comme ils le faisaient pour Sylvie ou Johnny ni d'être une idiote car lors des interviews, si elle parlait peu, c'était toujours à bon escient (ah la tête admirative de Denise Glaser devant une réponse pertinente de Françoise, à une question ou d'autres se seraient bornés à répondre oui, non, peut-être, même parmi les gloires chantantes de l'époque).
Dans sa robe noir, on n'avait pas encore cette impression d'être gracile, c'était surtout le côté fragile qui impressionnait.
Et tout grand benêt un rien macho que j'étais à l'époque (je vous rassure mesdames je suis devenu beaucoup plus fréquentable par la suite), quand la dernière note de "le premier bonheur du jour" a retenti et que le dernier projecteur (uniquement sur Françoise) s'est éteint alors sur cette note de guitar seule, je n'ai pas pu applaudir parce que j'avais la gorge nouée et une petite (très grosse) larme à l'oeil (je n'avais pleuré jusqu'alors que devant les films de "Heidi" quand j'avais 6 ou 7 ans).
J'avais aussi remarqué alors, et je l'ai vérifié par la suite, le silence durant les chansons : les gens écoutaient qu'ils soient fans ou non. Sa présence était indéniable, sans clinquant et sans paillettes. Toutes les chansons étaient applaudies dès l'introduction musicale de chacune.
Dans son ensemble blanc Courrèges, Françoise correspondait déjà mieux à son statut de mannequin sans le vouloir. Elle en imposait plus, et plutôt que de fragilité, c'était alors plus une impression de grâce d'autant qu'elle avait réellement un côté de statue élancée.
Je suis sûr que si Françoise lit ça un jour, elle risque de mourir de rire. Et pourtant, il faudrait qu'enfin elle se décide à admettre tout ce qu'elle a pu représenter pour beaucoup, et continuer d'ailleurs. Je n'en veux pour preuve que la petite larme qu'elle a su me tirer lors de son interview par Mireille Dumas il y a qques mois.

Meurisse, je suis tout à fait d'accord avec toi et, en ce qui concerne les Everly Brothers, il n'est qu'à voir combien ils ont été pillés dès le début des années 60 (Hallyday - Anthony - Mitchell) ou qu'à voir leur descendance : Simon et Garfunkel ainsi que tous les groupes d'alors qu'on n'appelait pas encore girls band ou boys band (les Suprêmes ont débuté comme ça avec aussi des ballades à la Everly Brothers).
Ils n'ont appartenu à aucun courant, ils les ont tous marqués.

J'ai beaucoup aimé ton témoignage, Claude ! Je crois que j'aurais fait comme toi, verser plus d'une fois, une petite larme tant j 'aurais été envoûté par la présence et la magie de Françoise ! Mais cette petite larme qui coule ,encore parfois, je la dois à certaines de ses chansons qui me transpercent ou qui me rappellent des événements bien précis,de ma vie...

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"...car tout commencement
doit avoir une fin
ce qui vit est changeant
puis meut et n'est plus rien..."

Je pense que le secret est là.
D'une manière générale les thèmes des chansons de F.H. visent juste et correspondent à des sentiments, des sensations, des situations que tout le monde connaît ou a connus.
Mais c'est le cas de bien des bonnes chansons d'autres interprètes.
Le supplément d'âme, c'est l'interprétation de Françoise : quand Lara Fabian dit (crie) "je t'aime!" ça me laisse assez indifférent (sauf à me boucher les oreilles) et je pense en l'entendant que c'est une bonne chanteuse, point / barre.
Quand Françoise dit "je t'aime", ça me met en émoi et là, on est au-delà du simple fait de chanter (bien ou pas, grande voix ou pas), on touche à l'émotion.
C'est aussi ce qui caractérisait Piaf, que je n'aime pas vraiment, mais qui tout en chantant, ne se contentait pas d'aligner le mieux possible des notes. Elle réussissait à faire passer une émotion certaine, elle aussi d'ailleurs sans bouger beaucoup sur scène.
J'ai déjà eu l'occasion de dire dans un autre topic (mais je radote, alors mille excuses) que les chansons qui plaisent sont celles qui parlent au coeur et pour ce qui est de Françoise, elle sait faire en sorte qu'une chanson aille droit au coeur, tant par les mots que dans la façon de les chanter (ou les dire dans le tout début de "Message personnel".

On peut, aujourd'hui, qualifier Françoise de grande STAR, de grande artiste.
Elle a le don de trouver le mot juste pour toucher les coeurs sensibles et, avec moi, ça marche à tous les coups.
Bien-sûr que d'autres chanteurs me touchent aussi, je pense à AZNAVOUR, POLNAREFF, BARBARA, CESARIA EVORA, et d'autres qui ne me viennent pas à l'esprit immédiatement... Mais mon coup de foudre pour Françoise reste immuable, indélébile. Je ne peux plus m'en passer, il me faut ma dose au quotidien sinon, la journée est mauvaise. Paradoxalement, même dans des situations où ma problématique personnelle est à son paroxysme, j'ai besoin d'écouter Françoise, sa voix qui me parle,qui ne s'adresse qu'à moi. Par moment, j'ai l'impression que ce qu'elle chante, n'a été écrit que pour moi, pour une histoire imaginaire qui aurait pu avoir eu lieu entre elle et moi. C'est difficile à exprimer, à faire comprendre aux autres, surtout lorsque ça vient du plus profond de l'âme... Mais seuls les FANS, le vrais FANS de FH , sont en mesure de comprendre un tel resentiment, une telle émotion violente !

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"...car tout commenccement
doit avoir une fin
ce qui vit est changeant
puis meurt et n'est plus rien..."

Son charisme, son élégance, sa classe en imposent. Son accessibilité, sa simplicité, son naturel, sa douceur, sa vulnérabilité nous la rendent proche. Elle nous parle directement, ne parle qu'à nous, car ses mots sont vrais, puisés au plus profond d'elle meme, et rendus intacts, sans violence ni désespoir, chargés d'emotion pure. Son talent est d'etre, et de savoir nous le dire, nous révélant à nous meme au passage.

Tant de belles choses si bien exprimées, je m'y retrouve entièrement, difficile d'en dire plus, sinon que c'est lorsque Françoise va creuser son jardin secret pour atteindre l'universel qu'elle est une grande artiste.

C'est vous qui avez choisi Françoise Hardy pour chanter en duo avec elle ?

J'adore Françoise. Elle a la classe ! Quand elle me raconte une histoire dans le creux de l'oreille, c'est d'une telle finesse qu'elle me fait penser aux bons vins, aux meilleurs des bordeaux. Hardy, pour moi, elle est belle et belle dans l'âme..

Petit extrait de presse : julio Iglésias,sur Françoise.

La dépéche du midi,d'aujourd'hui

genevieve g a écrit:

C'est vous qui avez choisi Françoise Hardy pour chanter en duo avec elle ?

J'adore Françoise. Elle a la classe ! Quand elle me raconte une histoire dans le creux de l'oreille, c'est d'une telle finesse qu'elle me fait penser aux bons vins, aux meilleurs des bordeaux. Hardy, pour moi, elle est belle et belle dans l'âme..

Petit extrait de presse : julio Iglésias,sur Françoise.

La dépéche du midi,d'aujourd'hui

Très intéressant, Geneviève ! Merci d'avoir pris la peine de recopier ce magnifique éloge de Julio destiné à Françoise .

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"...tu es le sang de ma blessure
tu es le feu de ma brûlure
tu es ma question sans réponse
mon cri muet et mon silence."

C'était en 1962, j'avais alors 13 ans et suis tombé définitivement sous le charme de Françoise...sa silhouette, sa voix, ses textes et ses mélodies si fines...enfin bref tout m'enchantait chez cette délicieuse personne. Et cela n'a pas changé depuis, j'ai suivi son déroulement de carrière avec la plus grande attention et fidélité, ses choix artistiques ont toujours été trés judicieux. J'ai toujours été trés impressionné par sa franchise, ses prises de positions jamais consensuelles, sa curiosité , et sa grande culture (entr'autre musicale). Bref celles et ceux qui l'on suivie comme je l'ai fait ne peuvent pas être déçus tant la dame reste encore aujourd'hui au meileur de sa forme et nous enchante toujours.