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Françoise Hardy : "Exprimer ses douleurs en chanson est une sublimation consolante"
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Publié le 11/04/2021 à 05:07 , mis à jour à 08:09
Deux musiciens toulousains ont composé pour Françoise Hardy : Pierre Groscolas et Jean-Pierre Mader. Le premier est à l’origine de trois chansons en 1981, pour l’album "A suivre…" : "Coupure de courant", "ça va comme ça" et le gros succès "Tamalou". Quant au membre actif de "Stars 80", on lui doit, en 1988, la mélodie, avec Patrick Doublé, de "Dire tout" (album "Décalages"). Retour sur deux belles rencontres. "Comme souvent, le hasard a une grande part dans l’histoire, se souvient Pierre Groscolas. J’avais composé Tamalou pour moi et j’étais sur le point de l’enregistrer quand Alain Puglia, le patron de Flarenasch, ma maison de disques – qui était aussi celle de Françoise Hardy –, m’a dit qu’il cherchait une chanson pour l’album qu’élaborait pour elle Gabriel Yared. J’ai envoyé ma démo à Françoise et elle l’a trouvée formidable. Peu après, elle m’a récité ses paroles au téléphone, me demandant mon avis. Elle semblait avoir des doutes. Je l’ai rassurée : son texte était super. Et c’est ainsi que Tamalou, enregistrée pour combler, est devenue le tube du disque !" Si Françoise Hardy a toujours "adoré" la chanson, elle n’en aime toujours pas les arrangements. "Yared, que je connaissais depuis Hamlet, de Johnny, dont j’avais composé tous les titres, voulait un album à l’esprit jazzy. Françoise et moi, pour ce morceau-là, on aurait préféré quelque chose de plus pop-rock, à la Beatles. Mais Yared n’a rien voulu entendre."
Cette collaboration a permis à Pierre Groscolas de découvrir Françoise Hardy sous un autre jour, plus intime. "J’allais chez elle pour discuter. Elle se montrait toujours très sensible, à l’écoute, analysant le pourquoi et le comment de toute chose. Ces conversations ont été de beaux moments."
C’est aussi par l’intermédiaire de Flarenasch, qui était également sa maison de disques, que Jean-Pierre Mader a été mis en contact avec Françoise Hardy. "Trois ans après le triomphe de Macumba, je passe dans un bureau de mon label et j’entends un truc particulier, très chouette, qui s’avère être VIP, raconte-t-il. Je croise celui qui a composé le morceau, Jean-Noël Chaléat (1), et lui dit mon enthousiasme. Peu après, le directeur artistique me demande si j’ai une chanson pour Françoise Hardy. Je suis fan, évidemment, et très impressionné par la dame. En rentrant à Toulouse, je développe une idée en une syllabe mais je bute sur le développement de la mélodie. Mon joueur de claviers, Patrick Doublé, à qui j’en parle, trouve la solution à Bastia, avec moi, à l’issue d’un concert. Françoise aime le petit brouillon que je lui envoie et trouve le mot tout (soit juste une syllabe) pour lancer la chanson. Son texte est formidable ; il dit tout des non-dits dans le couple. Il apporte une dimension supplémentaire à ce qui est juste une mélodie sympa. Je vois ensuite Françoise Hardy chez elle, près de la place d’Italie. Elle est adorable si ce n’est qu’elle me propose des galettes macrobiotiques qu’elle a préparées elle-même ; un truc terrible ! Elle se souvient que nous nous étions rencontrés lors de son émission sur RMC. Elle m’avait fait mon thème astral en me disant que j’étais quelqu’un de très protégé. Et c’est vrai, j’ai eu beaucoup de chance dans ma vie."
(1) Qui a beaucoup travaillé avec Alain Chamfort puis Françoise Hardy. Il a notamment composé, sur un texte de celle-ci, "En résumé, en conclusion" chanté par elle-même en version rock et par Jean-Pierre Mader en version club, en 1989.
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