77/82 : l'âge d'or de la chanson française

A la base, je préfère la fin des 60's/première moitié des 70's, mais a force, je me suis rendu compte que cette période comptait un nombre incroyable de bonnes chansons. C'est juste avant toute la soupe synthétique, l'apogée du top 50.

parmi les groupes, on trouve ganafoul, trust, bijou, ange, téléphone, magma, atoll, wapassou, art zoyd, malicorne, Gwendal, starshooter, marquis de Sade, odeurs, thaï phong, taxi girl, l'orchestre du splendide, chez les chanteurs, Manset, vasca, benin, thiefaine, Higelin, castelhemis, mama BEA, Alain kan, gotainer, Christophe, Cabrel, Voulzy, Souchon, Gainsbourg, Mitchell, Chamfort, Hardy, jonasz, Goldman, Sheller,bashung, Capdevielle, la la ne, balavoinz, schulteiss, christianisme, Simon, berger, clerc, Lavilliers, et même de la musique futuriste avec jarre et le groupe espace, et tous au sommet de leur art.

J'en ai sans doute oublié quelques-uns, c'était souvent assez efficace, professionnel, de bons textes, de bonnes mélodies (je rajoute Renaud). J'ai un vieux vinyl avec les jeunes espoirs de 78, la plupart ont les cheveux mi-longs, un perfecto. Cela n'a pas duré longtemps, mais cela reste la période la plus riche.

Hervé Christiani, la tablette et son fameux correcteur

J'ai un vieux numéro de rock &folk de 77 sur la chanson française, les artistes a suivre de a a z, 10/15 pages, des Emmanuel Booz, des petits jeunes, il n'y a quasiment rien a jeter. Entre les flûtes traversières, Polnareff et la soupe, moins d'emphase, de longs morceaux, mais quelle efficacité.

J'ai eu cette pensée là aussi en 2012 en ciblant cette très belle génération de chanteurs ...

https://totally-hardy.forumactif.com/t1076-la-generation-des-55-65-ans-dans-la-chanson-rock-francaise

J'avais oublié Louis Chedid et Nino Ferrer.

En regardant Inspecteur la Bavure, on peut retrouver pr moments cette France disparue, attitudes, coupes de cheveux, étudiantes naturelles.

Il existait encore une sorte de poésie urbaine avec les nombreux terrains vagues, des territoires moins divisés, dans les cités HLM, on croisait parfois des clones de Renaud, des jeunes chevelus. Tout ce qui est rockers, loubards a totalement disparu. Des Lavilliers, Higelin, les trust avec leur rock dur témoignaient de cette réalité. Il y avait encore quelques dandys. C'est sans conteste l'époque la plus passionnante et riche de la chanson française. Maintenant les mélodies, les textes sont indigents, même si il y a quelques exceptions. Nous sommes empoisonnés culturellement avec cette volonté de tous les instants d'imposer le même modèle partout sur la planète (des textes très simples en anglais sur lesquels il faut danser et sourire). La musique est devenue une sorte d'aliénation culturelle au milieu de murs avec les mêmes tags, la poésie urbaine, fallait naître avant.

Actuellement, ceux d'origine européenne sont quasiment exclus de la catégorie "musiques urbaines", comme si il avait déjà disparu du paysage, n'étant plus d'une grande utilité pour les classes dirigeantes ayant trouvé d'autres électeurs, consommateurs, serviteurs. Pas assez riches pour habiter en centre-ville, habitant peu en banlieue, de plus en plus loin, faisant peu d'enfants, les quartier populaires, cela concerne d'autres populations. Le loulou parisien, la gouaille, tout cet apport a la chanson populaire n'est plus qu'un lointain souvenir, sans oublier tout le rock folklorique des 70', le dizaines de chevelu qui en Bretagne, en Auvergne allait collecter chez les ancien légendes et vieilles histoires pour les mettre en musique (Émile Jacotey étant un des exemples les plus connus). La dimension territoriale, charnelle, culturelle du pays s'étant peu a peu effilochée, normal qu'on se retrouve avec une production musicale de plus en plus décevante.

Les rockeurs n'étaient ils pas aussi mal vu que les rappeurs aujourd'hui ? Le rock est mort quasiment. Une musique qui n'existe plus que dans les gros festivals, ou dans le stades, est deconnectée du côté populaire. Faut se faire une raison.

Je trouve ça très étrange d'être nostalgique d'une période qu'on n'a pas connue, personnellement.

Je l'ai connue enfant, il me reste quelques images, sensations, chansons.

C'est bien après que je me suis rendu compte de son importance. Adolescent, l'âge d'or, c'était 1983, des milliers d'œuvres vues, entendues plus tard, c'était la fin des 60's/début des 70's. Cela a pris du temps, surtout que je n'avais pas une affection particulière pour cette période artistique un peu transitoire, mais pour la chanson française, je ne vois pas mieux. Une Lucid Beau songe apparaît fin 70's et physiquement elle se fane déjà. Cela a été très bref.

Les loubards, il y avait une plus grande parenté, c'était moins un univers a part avec des figures, des modèles non occidentaux même si le rap s'inspire d'une certaine culture afro-américaine. Le rock, la musique, c'est souvent une histoire de groupes, de classes sociales. Le métal, la country, le rock progressif, le public est a plus de 95% blanc et surtout masculin.

Dans l'histoire de l'art, il y a des périodes plus riches que d'autres, dans les bouquins sur l'histoire de la peinture, le 19eme siècle, c'est beaucoup plus de pages que le 14 ème ou le 18eme. La nostalgie n'intervient pas.

Laurent78 a écrit:

Les rockeurs n'étaient ils pas aussi mal vu que les rappeurs aujourd'hui ?

C'était des "blousons noirs" (sans la prétention artistico - poético-politique des rappeurs) qui faisaient peur au bourgeois, c'est à dire à tout le monde dès lors qu'il avait moins de 16 ans et plus de 25 ans. Les rappeurs, eux, font pitié.

En France, il ne doit plus y en avoir beaucoup, mais au Canada, au Danemark, il reste encore des bandes de motards (c'est pas exactement pareil). En Suède, il y a les raggare, les supporteurs de foot (alors que sportivement, a part le hockey, le pays n'existe plus, en foot, première journée, un mort). Tout ce qui pouvait faire le charme de ces populations de jeunes blancs un peu rebelles, des classes populaires, une certaine authenticité, vocabulaire a totalement été détruit par la sous-culture us. On se souviendra des deux loubards de valseuses, d'acteurs venant des classes populaires où il y avait encore du verbe, une certaine poésie rurale voire urbaine. Dans la chanson française, cela n'existe plus.

Ils font pitié parce qu'ils voudraient faire peur, mais je ne vois aucune poésie dans l'étalage testostéroné plaqué-or de ces demi-brutes jalouses les unes des autres , d'où le baston-bizut obligatoire, MC Solar avait un bon dictionnaire de rimes, il avait déniché "obsolète" et il en était pas peu fier...

Hier, il y avait dans envoyé spécial un reportage sur l'Égypte et à la fin, la note d'espoir venait de rappeurs
Avant a gauche, on aimait bien s'entourer d'écrivains, d'architectes, de compositeurs... le niveau baisse (faut dire que celui d'une grande majorité de journalistes et d'intellectuels de gauche est maintenant en dessous du niveau de la mer, donc rien d'étonnant que certains mettent en avant des rappeurs).